vendredi 11 janvier 2008
R.I .P Monsieur Edmund
Le premier conquérant
de l'Everest est mort
AFP
11/01/2008 | Mise à jour : 11:06 | Commentaires 13 .
Sir Edmund Hillary (à droite) et le sherpa Tensing Norgay en 1953. Crédits photo : AP
L'alpiniste néo-zélandais Sir Edmund Hillary avait touché le toit du monde le 23 mai 1953. Il s'est éteint vendredi matin à l'âge de 88 ans.
Sir Edmund Hillary, premier homme à avoir conquis l'Everest, est mort vendredi à l'âge de 88 ans plus d'un demi-siècle après avoir ouvert la prestigieuse voie. Le célèbre alpiniste est décédé d'une crise cardiaque à l'hôpital d'Auckland, a annoncé l'établissement. Accompagné de son ami, le sherpa Tensing Norgay (décédé en 1986), Hillary avait atteint, le 29 mai 1953, le toit du monde (8.848 mètres) dans la chaîne de l'Himalaya, utilisant de l'oxygène comprimé.
«Sir Ed se décrivait lui-même comme un Néo-Zélandais moyen avec des capacités modestes. En réalité c'était un colosse», a déclaré le premier ministre néo-zélandais Helen Clark. Les exploits du grimpeur, véritable force de la nature (1m90) dont le visage jovial orne les billets de 5 dollars, «continuent à inspirer de nouvelles générations de Néo-Zélandais», a encore souligné Helen Clark. Elle a également rendu hommage à l'engagement d'Edmund Hillary, après son exploit, en faveur du peuple sherpa dans l'Himalaya, avec la construction d'écoles et d'hôpitaux. Les drapeaux du pays ont été amenés à mi-mât avant des funérailles nationales, dont la date reste à déterminer.
Au Népal, la nouvelle de sa mort a jeté la consternation dans la communauté des sherpas qui jouent un rôle fondamental pour préparer les expéditions d'alpinistes étrangers. «Nous le considérions comme un second père», a déclaré Zimba Zangbu vice-président de l'Association pour l'alpinisme au Népal.
L'Everest, «nous l'avons eu, ce salaud»
Le succès de l'expédition pour la conquête de l'Everest avait été annoncé publiquement le 2 juin, jour du couronnement de la Reine Elizabeth II d'Angleterre. Revenant au camp de base après son ascension historique, l'alpiniste avait eu ce mot célèbre rapporté par un membre de l'expédition: «Ed a défait son masque et salué dans un sourire grimaçant. Il s'est assis sur la glace et a dit avec la simplicité qui le caractérise: ‘Eh bien, nous l'avons eu, ce salaud'».
Hillary et Norgay faisaient partie d'une expédition dirigée par un colonel britannique, John Hunt, qui avait littéralement fait le siège de la montagne en neuf camps d'altitude, contre quatre généralement aujourd'hui. Surtout, Hillary et ses compagnons avaient du découvrir eux-mêmes la voie menant au sommet. Ils avaient dû franchir un à un les obstacles sans le bénéfice des aides aujourd'hui disponibles et en ignorant ce qui les attendait au-delà.
Le pôle sud par voie terrestre
Après l'Everest, l'ancien apiculteur s'était lancé dans une autre grande aventure en 1957, en installant la base Scott dans l'Antarctique et en amenant le premier véhicule par voie de terre au pôle sud le 3 janvier 1958.
En 2003, lors des commémorations de son ascension, Sir Edmund Hillary se décrivait ainsi dans la revue National Géographic: «un vieux Néo-Zélandais qui s'est amusé à relever plusieurs défis dans son existence (...), la victoire sur l'Everest m'apparaît moins importante à bien des égards que d'autres activités qui jalonnèrent ma route - notamment celles consacrées à améliorer le sort de mes amis sherpas».
A l'occasion de ces mêmes célébrations, il avait aussi adressé une sévère critique contre les expéditions «friquées» et tous ceux «qui s'envoient des bières» au pied de la plus haute montagne du monde galvaudée par le tourisme de masse et transformée par endroits en véritable dépotoir. En 54 ans, plus de 3.500 personnes ont réussi à «faire» l'Everest.
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